« Force doit rester à la loi. » Rarement une affirmation aura été aussi mise à mal que celle-là.

Aujourd’hui, le policier en uniforme ne fait plus peur. Pire même, le policier – et tout ce qu’il symbolise – est devenu une cible facile à atteindre. Pas seulement pour l’État islamique qui en a quasiment fait une question de principe, mais aussi pour les jeunes casseurs qui profitent des émeutes ou de rassemblements, comme ce fut le cas à Champigny, en France. Juste à côté de chez nous, où le phénomène est comparable. Un soir de réveillon, des casseurs se sont déchaînés sur une policière et son équipier. Piétinés, passés à tabac, humiliés : ces images choquantes ont tourné sur le Net car pour ces petites frappes, « battre du flic », c’est un haut fait d’armes, ça mériterait presque une médaille.

On est carrément dans une société aux valeurs inversées où l’autorité est battue en brèche. Pas étonnant dès lors que ce sentiment de supériorité et de moquerie induisant une perte de crédibilité de la fonction de policier se retrouve également dans une partie de la population. Certes, certains, très rares, font du tort à la profession lorsqu’ils affichent leurs convictions sur un écusson, mais prendre une personne en photo, de dos, et poster le cliché sur Facebook, c’est de la lâcheté !

Sous le faux prétexte de faire rire ou se moquer, la démarche est plus que condamnable. Dans un État de droit, toucher aux fonctions régaliennes est le symbole d’une société malade. La nôtre l’est.

Johnny Maghe
Journaliste